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il y a 7 ans
— Je t’attache pour la nuit ? demanda-t-il.
— Oui, Maître, répondit la femme sur le matelas posé au sol, à côté du grand lit double sur sommier.
L’homme se saisit d’un cadenas et de sa clé. Alors qu’il s’apprêtait à le refermer, elle trouva le courage de lui annoncer :
— J’aimerais être davantage attachée cette nuit.
Il cessa son geste et releva à peine la tête pour croiser le regard de son esclave. Il la vit timide mais résolue.
— Tu vois ça comment ?
On aurait pu croire qu’en lui demandant cela, il lui laissait le contrôle, mais tous deux savaient qu’il n’en était rien. Elle allait se contenter d’exprimer ses idées mais rien ne disait qu’il allait les accepter. Il serait seul décideur au final. En revanche, écouter sa proposition lui plaisait énormément. Après tout, elle était aussi perverse que lui.
Elle se mit à genoux sur le matelas et attrapa une lourde barre d’écartement en bois recouvert de cuir clouté. Elle souleva le devant du matelas et installa la barre en dessous, dans le sens de la largeur. Elle se coucha et mit ses poignets de part et d’autre de sa tête, tout au bord de la couche.
Il observa, prenant le temps de réfléchir à la proposition. C’était une idée sympathique. Le matelas étant posé directement au sol, il était difficile de trouver des points d’ancrage pour attacher les mains de l’esclave. En poussant le matelas contre la commode, elle ne pourrait plus faire sortir la barre, même en soulevant la paillasse – ce qui en soi était déjà difficile.
— C’est tout ? lança-t-il, faussement déçu mais heureux de piquer ainsi la fierté de sa soumise.
Elle eut un sourire coquin entraînant un frisson dans tout son corps. À la voir, il était clair qu’elle ne faisait que commencer. Qu’elle ait pensé à cela depuis longtemps était une évidence.
Elle se leva et alla chercher une seconde barre d’écartement, une simple tringle à rideaux de chez Ikea avec des anneaux aux bouts. Du fait-main fort pratique. Elle la passa comme l’autre, sous le matelas, mais cette fois-ci aux pieds de la couche.
Il sourit puis fit la moue, comme si cela le décevait toujours.
Elle sortit de la chambre et revint deux minutes plus tard armée d’un petit radiateur électrique d’appoint. Elle le brancha et l’alluma. Rapidement, la température monta dans la petite chambre. La jeune femme ôta ses pyjamas, se montrant nue devant son Maître, puis s’allongea sur le lit, poignets et chevilles en position d’être attachés.
— Tu veux vraiment être à ma disposition cette nuit, fit-il remarquer.
Elle hocha la tête en souriant.
— Tu es consciente que je peux choisir de ne pas t’utiliser, juste pour te frustrer ? insista-t-il.
— Oui, Maître.
— Je peux aussi t’utiliser dix ou quinze fois si tel est mon souhait. Tu risques alors de ne pas dormir beaucoup.
— Je sais, Maître.
Il sourit puis se leva et alla chercher une troisième barre d’écartement, elle aussi bricolée depuis une tringle à rideaux. Il lui fit signe de s’écarter et elle obéit. Il souleva la couche de son esclave et plaça la barre sous le matelas à environ un tiers du bas, avant de reposer la couche.
— Entraves de chevilles et de poignets, annonça-t-il.
Elle ouvrit le tiroir correspondant et en sortit les deux paires demandées.
— Mets-les, ordonna-t-il.
Elle obtempéra, plaçant une à une les attaches en cuir, les serrant aux réglages convenant à sa taille.
— Allonge-toi, dit-il doucement.
Elle se mit en position. Il attrapa des mousquetons, des bouts de chaînes et des cadenas. Il commença par s’occuper des poignets. Il finit par trouver la juste taille afin qu’elle puisse passer une nuit complète dans la position sans en souffrir. Le but était qu’elle soit disponible, pas qu’elle s’éveille avec un bras m o r t parce qu’un nerf avait été bloqué ou un vaisseau s a n g uin pincé.
Il géra aisément les chevilles car la barre, plus grande, offrait une utilisation plus aisée. Il ouvrit ensuite un tiroir et en sortit des lanières en cuir larges. Elle l’observa avec attention, curieuse de voir l’amélioration qu’il comptait apporter à son idée de base. Il commença par attacher une lanière au-dessus de son genou gauche, sur le mollet, et une seconde au-dessus, sur la cuisse. Il s’assura que le tout n’était pas trop serré avant de faire de même à droite. Enfin, il attacha le cuir à la tringle de chaque côté. Il ne tira pas sur les liens. Il ne voulait pas qu’elle souffre de la position mais qu’elle ne puisse en changer. Elle voulait être contrainte ? Elle serait servie.
— Serre les cuisses, ordonna-t-il.
Elle essaya mais elle ne fut en mesure de les resserrer que de quelques millimètres. Nue, elle lui était totalement offerte. Il pouvait user d’elle à volonté. Il la mata ostensiblement puis la regarda dans les yeux, lui sourit avant de lui souhaiter une bonne nuit.
Il se changea, mit son pyjama, entra sous les couvertures et éteignit la lumière. Elle testa la position, bougeant un peu, son esprit intégrant peu à peu la galère dans laquelle elle se trouvait. Elle était prisonnière. Le moindre mouvement lui était interdit. La situation l’excitait mais elle ne pouvait espérer se satisfaire et son Maître ne semblait pas du tout d’humeur à la soulager.
— Dors, ordonna-t-il depuis son lit.
Elle dut se résigner à trouver le sommeil, nue, attachée, jambes écartées, offerte aux désirs de son Maître.
Quelle sensation étrange que de se faire réveiller par deux doigts fouillant son intimité. Il avait été très silencieux ou bien elle dormait très profondément, car il ne l’avait pas réveillée en bougeant, elle pourtant qui a d’habitude le sommeil si léger. Il joua avec ses petites lèvres et son vagin, faisant des allers et retours imprévisibles, la faisant sursauter, gémir de plaisir ou de douleur, selon qu’il caressait ou griffait. Elle se tordait dans ses liens, impuissante, incapable d’échapper à sa volonté. Les doigts furent remplacés par un sexe gros et dur.
— Tu aimes te faire baiser ? demanda-t-il tout en continuant ses allers et retours.
À ce moment-là, au beau milieu de la nuit – ou bien ne dormait-elle que depuis quelques minutes, elle l’ignorait – elle aurait préféré être dans les bras de Morphée.
— J’aime que vous m’utilisiez, répondit-elle, tournant sa phrase de manière à ce qu’il ne s’agisse pas d’un mensonge.
Car autant à l’instant présent, elle ne désirait pas spécialement se faire baiser, autant elle ne pouvait nier être aux anges à l’idée de plaire à son Maître, de lui permettre d’assouvir ses désirs, de le satisfaire.
Il sortit avant d’avoir joui. Sans un mot, il retourna dans son lit et se coucha sans se mettre sous les couvertures. Grâce au radiateur, il faisait chaud dans la pièce, permettant à l’esclave de ne pas souffrir du froid malgré sa nudité en cet automne frisquet.
Elle avait chaud. Elle aurait voulu qu’il continue. Elle voulait lui plaire mais espérait également recevoir du plaisir. Il avait cessé avant qu’elle ne puisse y parvenir. Elle ne doutait pas une seule seconde qu’il l’eût fait volontairement. Frustrée, elle tirait sur les lanières de cuir retenant ses cuisses écartées.
— Dors, ordonna-t-il d’une voix sèche.
Elle cessa de gigoter pour se résoudre à accepter la situation. Elle n’avait de toute façon pas d’autre choix. Elle tenta d’ignorer les appels de son ventre. Si quelques minutes auparavant, elle n’avait pas eu envie de se faire baiser, maintenant, c’était le cas. Il savait la manipuler comme personne. Il lui prouvait chaque jour qu’il la possédait entièrement, qu’elle était son jouet, une marionnette entre ses mains expertes. Elle adorait cela.
Son sein gauche l’extirpa de ses rêves. Le téton était malmené doucement. Il savait qu’elle était sensible de la poitrine. Il ne désirait pas la faire souffrir atrocement, juste assez pour la faire réagir, lui faire sentir qu’elle était à lui, qu’il faisait d’elle ce qu’il voulait. Il caressa le sein droit avec douceur, comme elle l’appréciait, tandis qu’il blessait son sein gauche, étirant le téton, le pinçant, le tordant. Elle gémit, tiraillée entre plaisir et douleur. Il échangea de sein, le droit devenant douleur et le gauche douceur. Elle tenta de se soustraire à ses attouchements, non pas parce qu’elle ne les désirait pas, mais parce qu’elle aimait se sentir impuissante, offerte. Elle adorait la contrainte exercée par les liens. Tirer dessus augmentait son plaisir.
Elle sentit des pinces serrer ses tétons. Il s’agissait des moins douloureuses. D’ailleurs, douloureux n’était pas le terme adapté. La sensation était loin d’être une souffrance. Une fois les pinces en place, il cessa comme il avait commencé : sans prévenir. Il la laissa à nouveau frustrée, désarmée face à lui. Elle observa les pinces. Il était clair qu’il voulait qu’elle dorme malgré leur présence. La douleur, faible, n’était pas un problème. En revanche, leur simple présence excitait énormément l’esclave. Elle se tourna vers le lit mais ne demanda rien, sachant cela totalement inutile. Elle crevait d’envie qu’il joue avec son clitoris et les parois internes de son vagin. Elle désirait qu’il lui procure un orgasme. Elle espérait se sentir remplie de son sperme, preuve du plaisir de son Maître. Il n’en fut rien. Il retrouva Morphée et laissa son esclave plus excitée que jamais face à sa position.
Son vagin étroit s’ouvrit, s’écartant sous la poussée du membre dur. Elle se réveilla transpercée. Son cri fut un plaisir, autant pour lui que pour elle. Les brumes du sommeil s’évanouirent rapidement. Elle tremblait sous ses coups de boutoir. Il la prenait sans douceur. Il avait envie d’elle et elle était à sa disposition. Il l’utilisait selon son envie. Elle adorait qu’il agisse de la sorte. Elle gigota, tentant de se soustraire à lui, bien que sachant cela totalement vain. En réponse, il apposa sa main sur la gorge de sa soumise. Il ne serra pas mais elle cessa de bouger, pleinement consciente de son pouvoir sur elle. Elle se contenta de contracter les muscles de son vagin afin de le masser de l’intérieur. Si quiconque avait été témoin de l’échange de regard à ce moment-là, dans la pénombre, il n’aurait sûrement vu que du froid et de la domination de sa part à lui, et seulement de la soumission et de la crainte pour elle, mais eux se connaissaient et dans leurs yeux, ils lisaient l’amour profond et sincère qu’ils avaient l’un pour l’autre. Deux sourires, faibles, légers, à peine dessinés apparurent sur le visage.
— J’aime vous sentir en moi, Maître, dit-elle.
Il jouit à ce moment-là, la remplissant de son sperme. Il resta un instant sans bouger puis se retira. Il ôta les pinces des seins de son esclave et ce geste ne fut guère douloureux, preuve qu’il ne les avait en réalité pas laissées très longtemps. Il avait voulu jouer, pas risquer de blessures sévères. Enfin, il retourna dans son lit.
— Merci, Maître, murmura-t-elle.
Elle n’avait pas eu droit à l’orgasme. Il n’avait rien fait pour. Il voulait son plaisir à lui et l’avait obtenu. Elle n’avait d’autre choix que de se plier à ses volontés. Il la satisferait quand il le déciderait. Elle voulut resserrer les cuisses mais les lanières de cuir se rappelèrent à elle. Elle frissonna de partout, sentant son excitation remonter. Elle dut lutter contre pour trouver le sommeil.
Un frôlement sur son poignet gauche l’éveilla. Il faisait jour dehors. Les rayons du soleil filtraient à travers les interstices des volets. Elle constata que son Maître la détachait. Lorsqu’elle fut libre de ses mouvements, il lança :
— Va faire le petit-déjeuner.
Elle se rendit dans la cuisine en souriant. Elle avait passé une excellente nuit. Son Maître, dans la chambre, souriait également. Pour lui aussi la nuit avait été excellente.
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